Abstract: En 2005, en France, parmi les 12-75 ans, le nombre d’expérimentateurs était estimé à environ 1,1 million de personnes, parmi lesquelles 250 000 en avaient consommé au cours de l’année. Ces données sont très vraisemblablement en augmentation puisque les résultats les plus récents de l’enquête ESCAPAD montrent que le niveau d’expérimentation de cette substance à 17 ans a plus que triplé entre 2000 et 2008, atteignant 3,3 % de cette classe d’âge. C’est dans ce contexte que l’OFDT a souhaité étudier la question des usages problématiques et de leurs réponses sanitaires. La littérature rapporte de nombreuses conséquences potentielles d’un usage de cocaïne notamment sur les plans addictologique, psychiatrique, somatique, périnatal ou encore social. Qu’en est-il aujourd’hui en France ? Qu’observe-t-on comme problèmes somatiques, psychiatriques ou sociaux en lien avec ces usages ? Pour quels profils de consommateurs et quels types de consommations ? Quelles demandes les usagers adressent-ils aux dispositifs ? Quelles en sont les incidences pour les acteurs sanitaires ? Quelles réponses leur propose-t-on ? Quelles difficultés, usagers et acteurs, rencontrent-ils au travers des réponses apportées ? Cet ensemble de questions constitue la problématique d’une étude qualitative exploratoire à paraître menée par l’Observatoire régional de la santé de Midi-Pyrénées en 2007-2008 sur trois sites : Paris, Toulouse et la Martinique.

Abstract: La consommation de produits psychoactifs à l’adolescence fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics et des acteurs de santé et de prévention. L’OFDT a progressivement mis en place un dispositif d’observation des consommations de produits psychoactifs à l’adolescence qui comprend aujourd’hui trois enquêtes, dont deux se déroulent dans un cadre international : l’enquête HBSC (Health Behaviour in School-Aged Children), soutenue par l’Organisation mondiale de la santé, interroge des élèves de 11, 13 et 15 ans ; l’enquête ESPAD (European School Survey Project on alcohol and Other Drugs), initiée par le CAN (Swedish Council for Information on alcohol and Other Drugs) et le Conseil de l’Europe, concerne les élèves de 16 ans ; enfin l’enquête ESCAPAD qui, contrairement aux deux premières enquêtes déborde le milieu scolaire, couvre plus spécifiquement les adolescents français de 17 ans. Ce numéro de Tendances présente les premiers résultats français concernant les usages de tabac, d’alcool et de cannabis de la dernière enquête ESPAD qui s’est déroulée durant le premier trimestre 2007. Il actualise l’évolution des consommations de ces produits psychoactifs (les usages des substances plus rarement consommées seront présentés ultérieurement). Il présente également dans sa dernière partie quelques éléments descriptifs de la sociabilité, des loisirs et de la vie scolaire des élèves interrogés.

Abstract: La consommation de tabac et celle d’alcool sont le deuxième et le troisième des facteurs de risques de décès. C’est un des principaux résultats de l’étude Global Burden of Disease 2010. En 2010, cinq millions de personnes sont décédées dans le monde des suites de la consommation d’alcool. De ce fait, il est réjouissant que la Suisse ait décidé de réviser sa législation sur l’alcool qui date de 1932 pour l’adapter à l’état actuel des connaissances et à la réalité de notre société. Le projet de révision prévoit ainsi qu’à l’avenir la Loi sur le commerce de l’alcool (LCal) réduise la consommation problématique d’alcool et les dégâts qu’elle provoque, et qu’elle protège en particulier la jeunesse. Il est à ce propos à saluer que le Conseil des Etats ait décidé d’inscrire les achats-tests et l’interdiction de la vente nocturne dans la loi. Malgré que ce même Conseil des Etats ait décidé de justesse d’inscrire des prix de vente minimaux dans cette loi, il faut craindre qu’il n’y ait pas de majorité parlementaire pour adopter d’autres mesures essen- tielles et connues pour être efficaces pour réduire la consommation problématique d’alcool. Des mesures de formation des prix contre les alcools bon marché, la limitation des offres promotionnelles comme les happy hours et une règlementation restrictive de la publicité pour diminuer la demande en boissons alcooliques pourraient bien être victimes de l’influence de l’industrie de l’alcool et de ses lobbyistes. L’ampleur et le style d’influence de cette branche économique provoquent des inquiétudes, et ce pas uniquement en Suisse. Dans la prise de position qu’elle a adressée à l’OMS, la Global alcohol Policy Alliance (GAPA) reproche à l’industrie de l’alcool de miner la stratégie que l’OMS a définie en 2010 en faisant pression contre l’application de mesures efficaces dans le domaine de la santé publique. Les processus législatifs ne sont pas seuls à connaître des difficultés, il en va de même de l’application des mesures existantes. La législation en vigueur protège déjà largement les jeunes; il est interdit de leur vendre de l’alcool et du tabac avant un certain âge. Les raisons de cette disposition légale sont qu’une consommation précoce d’alcool augmente le risque de développer une forme de consommation problématique. En ce qui concerne le tabac, l’objectif déclaré de la prévention est d’empêcher complètement la consommation ou au moins d’en retarder le début autant que possible. Toutefois les adolescents peuvent toujours facilement acheter des cigarettes en dessous de l’âge légal (16 respectivement 18 ans); environ deux tiers des achats-tests effectués dans les cantons de Vaud et de Fribourg se sont conclus par un achat. Et au moins trois sur dix achats-tests de boissons alcooliques effectués en 2011 dans toute la Suisse se sont conclus par une vente à la jeune personne-test. Les ventes illégales d’alcool restent élevées, bien que la législation en matière d’alcool soit déjà en vigueur depuis très longtemps et soit mieux respectée que celle concernant le tabac.