Abstract: Le respect des droits de l’homme est une caractéristique qui définit la réduction des risques, communément caractérisée comme un mouvement basé sur la santé publique. L’importance qu’il attache à une « user-friendliness » et la conception que les consommateurs de drogue ont droit au même respect et à la même dignité que les autres usagers de services sanitaires ou sociaux est largement partagée par les professionnels de la réduction des risques. Dans ce courant il y a également un discours qui identifie la consommation de drogue comme un droit humain qui voudrait que la réduction des risques fasse partie du mouvement des droits de 1’homme: ceci nous conduit à décrire deux philosophies de la réduction des risques: une version « light » où les gens ont droit à un traitement convenable et une version plus appuyée « hard »qui reconnaît en plus le droit à l’usage de drogues. En faisant des droits de l’homme ou de la santé publique une priorité peut amener différents concepts de réduction des risques et différentes formes « d’actions correctes ». Privilégier la santé peut même, dans certains cas, être en phase avec une politique prohibitionniste si elle réduit les dommages. En contraste, la version élargie de la réduction des risques subordonne des considérations de santé publique au droit de consommer des drogues et implique le soutien à des politiques qui peuvent parfois augmenter les dommages. En Grande-Bretagne, la publication de « The Angel Declaration» qui reconnaît le droit d’utiliser des drogues et propose un cadre de régulation minime pour une ère post-prohibition a poussé les professionnels de la réduction des risques à clarifier s’ils approuvaient pleinement le droit de consommer des drogues dans le cadre de leur conception de la réduction des risques. Cet article élabore ces thèmes dans le contexte des contraintes issues des conventions des Nations Unies de 1961,1971 et 1988.
Keywords: human rights; public health; AOD use; harm reduction