Abstract: Les initiants de l’initiative fédérale pour la protection contre le tabagisme passif, et celles et ceux qui la soutenaient, ont été très déçus du résultat de la votation. Ce refus très net a d’autant plus étonné que, selon les premiers sondages, la majorité des citoyens interrogés soutenaient ce texte. Le résultat du 23 septembre est également regrettable parce qu’il pourrait avoir une influence négative sur les efforts des cantons pour améliorer la protection contre la fumée passive. La campagne de votation a été menée avec émotion, à coup de déclarations trompeuses, ce qui a sans doute désécurisé les citoyens qui venaient juste de s’adapter à la nouvelle loi fédérale. Celleci autorise les établissements fumeurs et les fumoirs avec service pour autant que les cantons ne prévoient pas de réglementation plus sévère. Cette initiative voulait protéger les tiers contre le tabagisme passif de façon encore plus complète qu’aujourd’hui. Très concrètement, elle voulait mieux protéger le personnel et les clients de la restauration et du secteur hôtelier. Addiction Suisse regrette que cette importante opportunité d’améliorer la protection de la santé ait été ratée, car de trop nombreux employés restent exposés de longues heures à la fumée nocive du tabac. Autre sujet d’intérêt : deux études récentes apportent de nouveaux éléments d’information sur la consommation d’alcool des personnes âgées. Alors que l’attention médiatique est dirigée vers la consommation d’alcool problématique des adolescents et des jeunes adultes, on n’accorde que peu d’attention aux comportements des personnes âgées. Ce sujet mérite pourtant plus d’attention. Il est difficile d’évaluer dans quelle mesure ces deux nouvelles études d’Addiction Suisse et de l’Institut de recherche sur les addictions et la santé publique (Institut für Sucht- und Gesundheitsforschung, ISGF) initieront un véritable débat public. Le fait est que les signes d’un abus d’alcool ou d’une dépendance ne sont souvent pas reconnus ou sont attribués à la prise de médicaments ou à une démence. Les proches attribuent souvent des dépressions ou de l’insomnie à un effet de l’âge et ne soupçonnent que rarement l’abus d’alcool ou la dépendance. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP), qui a mandaté ces deux études, écrit dans son bulletin consacré à la prévention et la promotion de la santé (Spectra no. 93, page 9) que les conséquences sanitaires et économiques de la consommation problématique d’alcool par les personnes âgées doivent être prises au sérieux du point de vue de la santé publique. Il reste à espérer que le monde politique prendra conscience et débattra de façon accrue des connaissances acquises sur la consommation d’alcool de la population de plus de 60 ans en Suisse ainsi que des mesures proposées pour diminuer ce problème.